Câest lâobjet dâabord, qui me saisit. La douceur de la couverture, le titre dorĂ© en surimpression, ce mĂ©lange dâocre et de bleu, la dĂ©licatesse du port de tĂȘte de lâhĂ©roĂŻne, le chignon un peu dĂ©suet, je me surprends Ă lui trouver des airs dâun tableau de Klimt ou de VermeerâŠVous verrez, plus tard, quâil nây a pas de hasardâŠ
Le livre est joli, jâadore quand un livre est joli, ça me donne encore plus envie de le dĂ©guster patiemment !
Quand on Ă©voque PĂ©nĂ©lope, je ne peux pas faire autrement que de laisser venir Ă moi la valse dĂ©licate de Brassens et de Barbara. Toi lâĂ©pouse modĂšle, le grillon du foyerâŠcette PĂ©nĂ©lope Ă qui jâai souvent eu envie de dire :
« mais vis ma poulette, vis ! »
A croire que jâai Ă©tĂ© entendue đ !
Parce que la PĂ©nĂ©lope dont il sâagit aujourdâhui peut largement sâapproprier les mots de notre cher Brassens (encore lui đ ) « Heureuse qui comme PĂ©nĂ©lope a fait un beau voyage ! ». Et un peu dâĂ©galitĂ© femme- homme mĂȘme Ă lâĂ©poque de lâodyssĂ©e, ça ne peut pas nous faire de mal !
Mais je mâĂ©gareâŠrevenons Ă notre livre…
Si lâodyssĂ©e sâĂ©tait finie diffĂ©remment, si elle nâavait pas attendu si longtemps, si elle portait un autre prĂ©nom, si, si, siâŠ.Est ce que ça aurait empĂȘchĂ© la « PĂ©nĂ©lope » de Marie, du haut de ses 30 ans, de dĂ©marrer son voyage Ă elle ? Est ce quâelle aurait pris ses cliques et ses claques au risque dâen contrarier quelques uns pour aller Ă la rencontre dâun inconnu parfois dĂ©routant ?
Mais ce nâest plus le sujet puisque PĂ©nĂ©lope sâen va et nous embarque avec elle dans son voyage ! Initiatique ? Historique ? GĂ©ographique ? Philosophique ? Câest tout ça Ă la fois et mais vous le dĂ©crire d’avantage serait vous dĂ©voiler ses secrets et je laisse Ă PĂ©nĂ©lope la joie de le faire.
Elle vogue au grĂ© des eaux, des villes, des pays, des rencontres, rĂ©elles, historiques, philosophiques, elle vogue sans trop savoir ce quâelle cherche mais avec la quasi certitude que son « Maintenant » doit se chercher ailleurs. Elle se nourrit, elle sâabreuve, elle apprend. Parfois elle se confronte, dĂ©stabilisĂ©e par lâimpertinence dĂ©licieuse des sentiments et des ressentis. Ces dĂ©sĂ©quilibres qui font qu’on se sent tellement en vie quand bien mĂȘme ils effraient ! Bien plus que des rĂ©ponses, ce sont les questions dont elle a besoin. Celles qui permettent de rester en mouvement, celles qui Ă©vitent de figer, qui remettent les choses en perspective en les regardant dâun autre Ćil.
Comme le dit si joliment Nicolas Bouvier « On croit quâon va faire un voyage mais bientĂŽt câest le voyage qui nous fait et nous dĂ©fait ».
Et nous on voyage avec elle ! Souvent on rit, parfois on sâĂ©meut jusquâĂ verser quelques larmes, on se questionne, on sâinterroge, on tente de comprendre, on dĂ©couvre, on apprend. On est bluffĂ© encore et encore par la plume de Marie, par la façon dont elle nous fait voyager et caresser des pensĂ©es aussi subtiles que passionnantes, inscrites dans cette histoire dont nous faisons partie.
Voyager avec les philosophesâŠpeut-ĂȘtre est ce le bon moyen de sâancrerâŠet dans ces pĂ©riodes tourmentĂ©es, ici ou ailleurs pourvu qu’il soit intĂ©rieur, dâancrage nous en avons bien besoin je trouve đ !
Ce livre est un petit bijou qu’on s’offre et qu’on offre, un livre-cadeau comme je les appelle, qu’on garde prĂšs de soi pour s’y replonger parfois ou souvent quand le coeur un peu lourd on part Ă la dĂ©rive.
“Le voyage de PĂ©nĂ©lope” est publiĂ© aux Editions Flammarion.
Si vous voulez en dĂ©couvrir d’avantage, je vous invite fortement Ă nous rejoindre “Les mardis de Marie” de 18h30 Ă 20h. Des cours en ligne durant lesquels Marie aborde la philosophie Ă sa maniĂšre et nous explique que nous aussi on peut comprendre…ça fait un bien fou ;-).